Du 19 au 21 juin 2015, le Hellfest va souffler sa 10ème bougie. Dix ans de métal, de hard rock, stoner, black, punk et autres sludge… Dix ans de tatouages, de crinières qui flottent au gré des vents bretons, de percings et autres subtilités gothiques. Dix ans que tous les amateurs de rock se retrouvent du côté de Clisson pour trois jours de festivités à couper le souffle. Car, comme le dit si bien Lemmy de Motorhead, « I ‘m Lemmy and I play Rock n’Roll ». Retour sur l’histoire de ce Festival pas tout à fait comme les autres : Hellfest : La démocratisation du festival Depuis des débuts timides avec quelques milliers de festivaliers, le Hellfest s’est largement démocratisé. Au grand dam des puristes très attachés au caractère underground du festival, le Hellfest voit débarquer à chaque nouvelle édition des spectateurs qui n’ont pas grand chose à voir avec la scène Metal…. Mais comment le Hellfest est devenu un évènement culturel majeur de la région? Quelles sont les raisons qui poussent des personnes d’horizons complètement différents à se rassembler autour des musiques extrêmes? Voici quelques éléments de réponse. Premier facteur, les évènements rock de cette envergure sont très rares en France et même en Europe. À l’époque des années 90, on se souvient des Monsters of Rock qui ont laissé un vide à la fin de leur aventure. Deuxièmement, lorsque les beaux jours arrivent, les festivals attirent, depuis maintenant des années, un public de plus en plus nombreux. C’est notamment le cas des Vieilles Charrues, des Eurockéennes ou encore de Rock en Seine.I’m Lemmy and I play Rock n’Roll

Le public du Hellfest
Enfin, le public du Hellfest n’a rien à avoir avec les autres. Le Hellfest n’est pas contrairement à d’autres festivals un lieu de drague, un tiers du public est féminin et souvent accompagné. Par contre, c’est un lieu où les apparences vous surprendront. Le public métal a depuis longtemps des codes pour s’identifier comme les tatouages, les percings et autres tenues vestimentaires. Mais derrière ces apparences souvent dérangeantes se cachent des personnalités douces et polies qui tiennent la porte de la boulangerie aux petites mamies clissonaises qui se sont habituées à voir débarquer ces cohortes de soldats du métal.10 000 litres de muscadet consommés en 2013 au Hellfest
On peut également rappeler que le festival se déroule en plein vignoble ce qui permet la (re)découverte du muscadet (10 000 litres bus en 2013). D’ailleurs, les viticulteurs se sont associés dès les débuts à cette manifestation en proposant leurs produits et une cuvée spéciale Hellfest. Attention, il ne faut pas croire que le festival soit une orgie sans nom. Nous avons à faire ici à un public de connaisseurs qui vient souvent de loin et qui paie cher ses billets. En effet, 30 % des festivaliers viennent de l’étranger, principalement du Royaume Uni et d’Espagne.
140 000 festivaliers pour l’édition 2014 du Hellfest
Pour conclure sur la démocratisation du festival, il semblerait que le Hellfest profite de ces paramètres et que les amateurs de rock étaient en attente d’un tel événement. Si on y ajoute une ambiance, une décoration décoiffante et une riche programmation musicale, on obtient une édition exceptionnelle en 2014 avec 140 000 spectateurs.Hellfest : Une programmation 2015 en mode Best Hell
En juin 2015, le Hellfest va fêter ses dix ans. Pour cet anniversaire, on pouvait s’attendre à voir certaines pointures telles que Métallica ou AC DC débarquer à Clisson. Pour diverses raisons, ça ne sera pas le cas. À l’inverse, Ben Barbaud (co-fondateur du festival) et son équipe ont opté pour un Best Hell. Chaque génération devrait être servie par la programmation 2015. Pour les années 80 : Judas Priest, Motörhead, Alice Cooper, Billy Idol, ZZ Top. Pour les années 90 : Korn, Limp Bizkit, Marilyn Manson, Faith No More. Pour les années 2000 : Slipknot, Five Finger Death Punch, Lamb Of God. Une belle programmation équilibrée où chacun y trouvera le son qui lui convient. En dehors des têtes d’affiches, il faut retenir que le Hellfest est un tremplin extraordinaire pour des groupes en devenir. C’est un lieu de découverte fabuleux. Quand on prépare son festival, on réécoute des valeurs sûres puis on écoute des groupes inconnus, on visionne des vidéos pour ne pas râter les groupes de scène avec un visuel intéressant.